Week-end aux Saintes
À peine une vingtaine de minutes de ferry depuis Basse-Terre et vous voilà ailleurs. Le bateau fend les vagues, les couleurs se densifient et Terre-de-Haut se dévoile dans un
décor de carte postale : une baie splendide, classée parmi les plus belles du monde, des toits rouges serrés autour du port et des collines couvertes de verdure. On comprend vite pourquoi tant
de voyageurs tombent amoureux des Saintes, ce petit archipel posé juste au sud de la Guadeloupe. Ici, tout est concentré : plages de rêve, criques confidentielles, balades
panoramiques et atmosphère créole. Et quand les touristes repartent en fin d’après-midi, l’île respire, la lumière se fait douce et les ruelles reprennent leur rythme tranquille…le vrai charme des
Saintes commence alors.
Sur place, chapeau, eau et crème solaire sont des basiques : la chaleur est sèche, le soleil cogne fort et les montées ne pardonnent pas. Côté météo, le cœur de la saison sèche entre janvier et avril est royal, les mois de mai et de juin restent agréables quand la foule se disperse. Et si des sargasses se pointent sur une plage, ne boudez pas : l’archipel a plus d’un repli sous le coude.

Combien de jours et comment s’organiser ?
Oui, on peut faire « les Saintes » en un week-end lors d’une escale express même si tout invite ici à lever le pied...L’archipel mérite au moins 2 nuits pour laisser reposer les impressions : une journée « plages & snorkeling », une autre « marche & points de vue », un saut à l’îlet à Cabrit et si possible, une échappée à Terre-de-Bas. Si vous n’avez qu’une journée, jouez serré : fort Napoléon à l’ouverture, baignade à Pompierre ou à l’anse Rodrigue avant midi, déjeuner dans le bourg puis paddle ou masque-tuba du côté du Pain de Sucre, glace de 16 h, ferry de 16 h 30. Simple, dense, efficace.Informations pratiques (pour éviter les petites galères)
Les départs les plus courts se font depuis Trois-Rivières (environ vingt minutes jusqu’à Terre-de-Haut), avec aussi des liaisons depuis Pointe-à-Pitre (plus longues). Pour rejoindre l’embarcadère en toute liberté, la solution la plus simple reste la location d’une voiture en Guadeloupe à l’aéroport : elle permet de filer directement vers le sud de Basse-Terre sans dépendre des transports.Sur place, chapeau, eau et crème solaire sont des basiques : la chaleur est sèche, le soleil cogne fort et les montées ne pardonnent pas. Côté météo, le cœur de la saison sèche entre janvier et avril est royal, les mois de mai et de juin restent agréables quand la foule se disperse. Et si des sargasses se pointent sur une plage, ne boudez pas : l’archipel a plus d’un repli sous le coude.
Terre-de-Haut
Prendre la température dans le bourg
Commencez simplement, sans plan trop serré : marchez. Longez le front de mer, le clocher bardé de bois, les petites maisons peintes qui ont l’air de tremper leurs pieds dans l’eau puis perdez-vous dans les rues Jean Calot et Benoît Cassin. Goûtez le tempo : scooters pressés, pêcheurs qui taquinent le hameçon, glaces qu’on lèche à l’ombre d’un auvent. En fin de journée, quand les touristes ont levé l’ancre, le village retrouve son souffle : c’est le moment idéal pour flâner, discuter et sentir que la vie d’île reprend ses droits.Fort Napoléon : histoire en belvédère
La montée demande un peu de souffle (comptez une bonne poignée de lacets) mais là-haut, la récompense est panoramique. Le fort raconte en pierres sèches un chapitre mouvementé entre Français et Britanniques, avant de devenir musée et jardin sec où les iguanes jouent les gardiens distraits. Faites le tour des bastions : la baie se déroule comme une carte en relief et on comprend tout de suite la position stratégique du morne. Arrivez tôt : la chaleur cogne, la lumière est plus douce et vous aurez la place pour savourer l’endroit sans bousculade.

Plages & criques : choisir son bleu
Aux Saintes, l’eau a des nuances qui donnent envie de jeter l’ancre partout. Pour un baptême de masque-tuba mémorable, filez au Pain de Sucre : la crique est petite mais les fonds sont généreux, avec une vie sous-marine qui s’offre dès les premiers coups de palmes. Si vous rêvez d’un décor de cocotiers et d’un lagon paisible, Pompierre coche toutes les cases...sauf les jours où les sargasses s’invitent, dans ce cas, on s’échappe par les rochers vers une petite plage plus à l’abri. Envie de solitude ? Regardez du côté d’anse Crawen ou d’anse Rodrigue, deux spots plus discrets. Prudence en revanche à Grande Anse : belle mais souvent remuante et particulièrement dangereuse (la baignade y est d'ailleurs interdite).Marcher jusqu’au ciel : le Chameau et les batteries
Le point culminant de Terre-de-Haut (le Chameau) porte bien son nom : une bosse, une vraie, qu’on dompte en une heure de grimpette. La pente est franche, le goudron implacable mais au sommet la vue emporte tout : l’archipel comme un archétype de carte marine, Basse-Terre au loin et la Dominique qui se dessine par temps clair. Sur le chemin, iguanes placides et cabris effrontés rappellent que la nature a gardé l’ascendant. Autre balade plus intimiste : la batterie Caroline qui offre une superbe plongée visuelle sur Pompierre et la baie du Marigot. Prenez de l’eau, un couvre-chef et laissez le temps faire son œuvre.Cap sur l’îlet à Cabrit : petite aventure, grand décor
On y va en kayak par mer docile, on pose l’embarcation entre deux rais de soleil et on grimpe jusqu’au fort Joséphine pour une vue en cinémascope. Dans l’eau, masques et tubas sont rois : coraux, poissons, parfois une tortue (le tout à portée de palme). Journée sportive ? Oui, un peu. Mais c’est le prix d’un bout de liberté, là où la baie de Terre-de-Haut s’ouvre comme un livre d’images.Terre-de-Bas : l’âme tranquille des Saintes
Plus grande, plus sauvage, moins bavarde : Terre-de-Bas joue la carte de l’authenticité. On y vient pour savourer l’absence d’horaire, pour la trace bleue qui traverse l’île entre sous-bois, crêtes et points de vue, pour ses plages à taille humaine comme Petite Anse (parfaite avec des enfants) et pour Grande Anse, fascinante avec son sable doré et ses rouleaux (la baignade y est interdite). Faites une halte à la poterie Fidelin, dernier bastion d’un savoir-faire antillais et si vous êtes d’humeur gourmande, réservez chez Eugénette : cuisine créole sans chichi, accueil franc du collier et l’impression de déjeuner chez des amis. Les minibus assurent les liaisons entre villages : simple, économique, efficace.Bouger sur l’eau : du paddle au catamaran (et la plongée, évidemment)
Quand la baie se calme, le paddle est un bonheur simple : on glisse au-dessus d’un jardin d’aquarium, on s’arrête quand on veut, on repart. Ceux qui veulent muscler le jeu tenteront le kayak transparent pour tourner autour du Pain de Sucre ou une sortie voile/catamaran pour sentir le vent travailler sans moteur. Et si vous avez toujours rêvé d’explorer « dessous », sachez que les Saintes sont un spot très choyé des plongeurs, du baptême aux explorations plus engagées : faune généreuse, reliefs variés, eau claire : tout ce qu’il faut pour tomber amoureux et revenir.
À table (et au dessert) : petites madeleines saintoises
Difficile de parler des Saintes sans évoquer le tourment d’amour, cette tartelette fourrée de coco, goyave, ananas ou banane. On en grignote une en partant de la plage puis une autre « pour comparer », avant de finir sur un sorbet coco maison, râpé à la main. Ajoutez quelques accras au ti-punch du soir et vous aurez un résumé honnête du bonheur simple qui se vit ici.Se déplacer sans s’épuiser
Le relief a de l’humour : il monte quand on espère qu’il descende. Du coup, il faut choisir son camp. Les vélos à assistance électrique sont la meilleure façon d’embrasser l’île sans se mettre dans le rouge, le scooter fait gagner du temps sur une journée serrée et en famille, la voiturette de golf rend la logistique très douce (et ombragée). Sur Terre-de-Bas, le tandem minibus + marche fonctionne parfaitement si vous acceptez de voyager au rythme local. Comptez, à la journée, un budget qui tourne autour d’une vingtaine d’euros pour un VAE, une trentaine et plus pour un scooter et davantage pour une voiturette selon la capacité.L’esprit des Saintes, en deux mots...
Ici, on se lève tôt, on prend le temps, on dose ses efforts et on laisse la mer décider du programme. On savoure, on s’attarde, on revient. Et c’est peut-être ça, la vraie magie des Saintes : l’art délicat de la décélération heureuse.