Week-end à Chamonix en été

Il y a des endroits qui vous remettent les idées en place dès l’arrivée. Chamonix fait partie de ceux-là. On gare la voiture au fond de la vallée, on lève les yeux et d’un coup, tout devient minuscule à côté des séracs, des aiguilles et des téléphériques qui filent dans le ciel. Ici, un week-end ressemble vite à un condensé de haute montagne : en deux jours, on peut tutoyer les 3800 mètres, poser la main sur la roche tiédie par le soleil au-dessus des glaciers et finir la journée les pieds dans l’herbe devant un lac d’un bleu limpide.

Dans ce guide, on reste sur les grands classiques qui font battre le cœur de Chamonix en été : l’aiguille du Midi, la Mer de Glace, le lac Blanc puis le duo plus sauvage formé par le lac Cornu et les lacs Noirs. De quoi remplir un week-end intensif…

Vue colorée de Chamonix avec ses maisons alpines, le torrent qui traverse la ville et les montagnes enneigées du massif du Mont-Blanc en arrière-plan

L’aiguille du Midi : prendre un café à 3842 mètres

Commençons par le choc frontal. Depuis le centre de Chamonix, un téléphérique historique grimpe en deux tronçons jusqu’à l’aiguille du Midi, un piton rocheux planté à 3842 mètres d’altitude. La montée est déjà un spectacle : les toits de la vallée rétrécissent, les couloirs de neige se rapprochent et l’on se surprend à coller le nez contre la vitre sans oser bouger.

Là-haut, on passe d’un balcon à l’autre comme dans un petit village suspendu. Plateformes panoramiques, terrasses, tunnels creusés dans la glace et structures métalliques improbables : tout est pensé pour profiter de la vue sans être alpiniste. Par temps clair, on embrasse d’un regard le Mont-Blanc, les Grandes Jorasses, l’Italie au fond et les minuscules parapentes qui tournent au-dessus de la vallée. Un ascenseur taillé dans la roche permet même de grimper encore quelques mètres pour atteindre la terrasse sommitale. Et pour ceux qui aiment redescendre sur terre en douceur après ce grand frisson d’altitude, c’est le moment idéal pour voir les bons cadeaux Deep Nature, parfaits pour s’offrir un soin ou un spa après avoir flirté avec les 3842 mètres.

Pour les amateurs de sensations, le fameux « Pas dans le Vide » ajoute une petite montée d’adrénaline : une boîte de verre avance dans le vide et il faut poser le pied sur le plancher transparent pour vérifier que, non, on ne va pas réellement tomber dans le glacier. Les photos sont obligatoires mais le sourire sera sûrement crispé.

En été, l’aiguille du Midi, c’est aussi la porte d’entrée des alpinistes qui partent vers le Mont-Blanc. On croise des cordées casquées, des sacs énormes, des piolets qui tintent, ce qui ajoute à l’ambiance expédition. Pour le simple visiteur, pas besoin de baudrier mais quelques précautions s’imposent. L’altitude se ressent vite : on évite de courir d’une plateforme à l’autre, on boit de l’eau et on surveille les enfants. Les plus petits ne sont d’ailleurs pas autorisés à monter au sommet, les moins de 3 ans étant strictement exclus pour des raisons médicales.

Côté pratique, deux conseils valent de l’or. D’abord, réserver sa montée à l’avance en plein été, sous peine de se heurter à un « complet » dès le matin. Ensuite, guetter la météo comme un local : si le sommet est pris dans les nuages, mieux vaut changer ses plans, le billet n’est pas donné et le plaisir réside intégralement dans la vue. Pour ceux qui aiment marcher, il est possible de descendre au milieu du trajet à la station du Plan de l’Aiguille d’où partent de beaux sentiers, notamment le fameux Grand Balcon Nord vers la Mer de Glace.

Vue sur le Mont-Blanc depuis Chamonix par temps clair, sommet enneigé et forêts au premier plan

La Mer de Glace : un train rouge face à un glacier qui recule

Changement d’ambiance mais pas de décor : le Mont-Blanc reste en ligne de mire. Pour rejoindre la Mer de Glace, on monte cette fois dans un petit train à crémaillère rouge qui quitte la gare de Chamonix et grimpe en lacets dans la forêt. Vingt minutes plus tard, on débarque à Montenvers, balcon naturel posé au-dessus du plus grand glacier de France, la fameuse Mer de Glace.

Depuis la terrasse, on comprend vite pourquoi ce site est devenu l’une des cartes postales de Chamonix…et un symbole du réchauffement climatique. D’anciennes marques sur la roche rappellent le niveau du glacier il y a quelques décennies. Aujourd’hui, la langue de glace s’est nettement affaissée. Les photos anciennes exposées sur place font l’effet d’un avant/après saisissant.

On peut descendre au plus près grâce à une télécabine puis un long escalier métallique. Chaque année, de nouvelles marches sont ajoutées à mesure que la glace recule et c’est presque une leçon de géographie en temps réel. Tout en bas, une grotte sculptée dans la glace bleutée permet de marcher à l’intérieur du glacier, sous des voûtes translucides qui craquent doucement. La visite n’est pas très longue mais l’expérience reste marquante, surtout pour les enfants (et les adultes qui n’ont pas oublié d’être curieux).

Le site de Montenvers ne se résume pas à l’escalier et à la grotte. Un petit centre d’interprétation, le Glaciorium, explique la formation des glaciers, leurs mouvements et les enjeux climatiques qui vont avec, de façon assez ludique pour intéresser toute la famille. Quelques sentiers partent aussi du secteur : on peut par exemple rejoindre le Plan de l’Aiguille et revenir vers Chamonix par les balcons nord ou redescendre à pied vers la vallée pour prolonger la journée en mode rando panoramique.

Pour le timing, il faut compter au minimum deux à trois heures sur place, trajets en train compris, si l’on veut prendre son temps pour la grotte et les belvédères. Avec un déjeuner à la terrasse d’un des restaurants de Montenvers, la journée peut y passer tranquillement, surtout si l’on ajoute une petite balade. Et comme pour l’aiguille du Midi, mieux vaut viser une journée dégagée : les nuages bas et la pluie ne font pas bon ménage avec les panoramas grand angle.


Le lac Blanc : le balcon préféré des randonneurs

Dans la vallée de Chamonix, il y a une phrase qui revient souvent : « Si vous ne faites qu’une randonnée, faites le lac Blanc. » Il faut reconnaître que le lac coche toutes les cases du cliché alpin assumé. On est au cœur de la réserve naturelle des Aiguilles Rouges, face à toute la chaîne du Mont-Blanc et par temps calme, les sommets enneigés se reflètent dans l’eau comme dans un miroir géant.

Pour accéder au départ le plus classique, on rejoint Les Praz de Chamonix d’où part la télécabine de La Flégère. Elle évite une bonne partie du dénivelé et permet d’attaquer la montée déjà au-dessus des sapins. De là, plusieurs variantes existent. Les plus pressés peuvent encore gagner quelques mètres avec le télésiège de l’Index, avant de traverser un univers minéral jusqu’au lac. Les autres choisiront le sentier qui ondule au-dessus de la vallée, plus régulier, avec une vue qui s’ouvre progressivement sur le massif.

La montée demande un peu d’effort mais elle reste accessible à tout marcheur habitué à randonner en montagne, surtout si l’on prend le temps de faire des pauses pour regarder passer les parapentes ou repérer les bouquetins. En arrivant au lac, la première réaction est souvent la même : on pose le sac, on reste silencieux et on se dit qu’on a bien fait de venir. Les blocs rocheux autour du plan d’eau se prêtent parfaitement à la sieste, au pique-nique ou à la contemplation simple et assumée.

Important toutefois : la baignade est désormais interdite au lac Blanc comme dans d’autres lacs d’altitude du secteur. La mesure vise à préserver ces milieux fragiles, déjà très fréquentés en haute saison. On laisse donc le maillot de bain à l’hôtel et on se contente d’y tremper prudemment les doigts de pied, ce qui est largement suffisant vu la température de l’eau !

Pour profiter du site sans la foule, deux stratégies fonctionnent bien. La première : partir très tôt, prendre une des premières cabines et arriver au lac pour le petit-déjeuner. La lumière du matin est superbe et les sentiers sont encore calmes. La seconde : y monter en fin de journée, quand la plupart des randonneurs redescendent. Les téléphériques ferment tard en plein été, ce qui laisse le temps d’un retour tranquille avec un soleil qui s’attarde sur les sommets.

Vue depuis La Flégère sur le massif du Mont-Blanc et les sommets enneigés dominant la vallée de Chamonix

Le lac Cornu et les lacs Noirs : version sauvage du balcon chamoniard

Si le lac Blanc ressemble un peu à la star d’Instagram, le lac Cornu et les lacs Noirs seraient plutôt les coulisses, plus secrètes, plus rustiques, fréquentées par ceux qui aiment quand ça grimpe un peu. On reste toujours au-dessus de Chamonix mais dans une ambiance plus austère, avec moins de monde, plus de rochers et souvent la visite de quelques marmottes et bouquetins.

Le point de départ le plus pratique se trouve à Planpraz, au-dessus de Chamonix, accessible en télécabine depuis le versant du Brévent. On traverse d’abord un large plateau, encore marqué par les installations de ski, puis très vite, le sentier se fait plus étroit et attaque la pente. La montée jusqu’au col de Cornu demande un bon souffle : le chemin zigzague dans les éboulis, quelques passages sont un peu raides mais jamais techniques pour un randonneur à l’aise.

Le premier objectif, le lac Cornu, repose dans un cirque minéral à environ 2270 mètres d’altitude. Les jours de grand bleu, la surface sombre du lac tranche avec la roche claire, donnant une impression presque nordique. Beaucoup de marcheurs s’arrêtent ici pour profiter du calme et de la vue plongeante vers la vallée. Les plus motivés peuvent continuer vers les lacs Noirs, plus hauts encore, autour de 2540 mètres. Le sentier se fait alors plus sauvage, le relief plus chaotique mais à l’arrivée, on a le sentiment d’être aux frontières du massif, loin de l’agitation des remontées mécaniques.

Cette randonnée n’est pas une simple promenade. Entre le dénivelé cumulé, l’altitude et le terrain parfois instable, elle s’adresse davantage aux randonneurs ayant déjà quelques journées de montagne dans les jambes. On part impérativement avec de bonnes chaussures, de quoi se couvrir (la météo change vite) et suffisamment d’eau : ici, pas de refuge gardé à chaque coin de rocher. En début d’été, des névés peuvent encore barrer certains passages et il n’est pas rare que l’on trouve des plaques de neige au-dessus des lacs.

En échange de ces efforts, la récompense est réelle : silence quasi total, panoramas XXL sur le massif et, avec un peu de chance, observation de la faune des Aiguilles Rouges. Sur le chemin du retour, la descente vers Planpraz offre une dernière vue sur la Mer de Glace et les Drus, avant de reprendre la cabine vers Chamonix et de troquer les cailloux contre une terrasse animée en centre-ville.

Bergerie de Planpraz au-dessus de Chamonix, point de départ de la randonnée vers le lac Cornu et les lacs Noirs
En deux jours, il est tout à fait possible de combiner une sortie à l’aiguille du Midi ou à la Mer de Glace et une randonnée vers un lac, à condition de bien gérer les temps de transport et de réserver les remontées mécaniques à l’avance. Une bonne option consiste par exemple à consacrer la première journée à l’aiguille du Midi le matin puis à flâner dans Chamonix ou au Plan de l’Aiguille l’après-midi et de garder la deuxième journée pour le lac Blanc ou le lac Cornu, selon votre niveau.

La suite, c’est tout ce qui fait qu’une sortie en montagne se transforme en vraie journée réussie : vérifier la météo la veille, glisser des lunettes de soleil et de la crème dans le sac et accepter que la montagne impose parfois son programme. Quand les nuages gagnent, on se rabat sur les cafés et les musées de Chamonix en se promettant de revenir. Parce qu’une chose est sûre : un week-end d’été à Chamonix donne rarement l’impression d’avoir "tout vu". C’est plutôt l’inverse, on repart avec une liste d’envies encore plus longue.

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